28 janvier 2017

L'obsession détruit, l'équilibre nourrit

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Le titre dit tout ! Lorsque j’ai animé ma première chronique, en ondes, le 21 janvier dernier, j’ai affirmé que je ne vous casserais pas les oreilles à toutes les semaines avec le sujet des troubles alimentaires. C’est toujours vrai ! Par contre, cette semaine, je me dois de le faire car, du 1er au 7 février, ce sera la semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires. L’année passée, à pareille date, j’étais malade. Un an plus tard, j’ai la tête hors de l’eau et je suis en mesure de vous en parler. Je me suis donnée la mission de sensibiliser les gens autour de moi face à cette problématique [à mon avis encore trop taboue] ET, par le fait même, de leur faire connaître un organisme de haut calibre dans l’accompagnement vers le rétablissement de l’anorexie et de la boulimie : la Maison l’Éclaircie. D’ailleurs, pour en connaître davantage sur cet organisme, je vous invite à écouter l’enregistrement de l’émission « De Tout au Présent » qui était diffusée sur les ondes de CJMD 96.9 FM vendredi le 20 janvier dernier. Les animatrices, Marie-Josée et Nicole, recevaient, entre autres, la directrice de la Maison l’Éclaircie, Myriame Trudel, qui a très bien résumé la mission de l’organisme et les services qui y sont offerts.

Moi, dans ma chronique, j’ai envi de vous expliquer brièvement la différence entre l’anorexie et la boulimie. Bien que ces deux troubles alimentaires s’apparentent par une obsession de la minceur, ils se caractérisent différemment. En quelques mots, l’anorexie est l’obsession (minceur, nourriture, calories), la restriction alimentaire, la perte de poids et la peur des rondeurs. La boulimie, c’est aussi l’obsession mais, surtout, l’alternance entre la restriction alimentaire, la suralimentation incontrôlable et les comportements compensatoires. Sur le site de la Maison l’Éclaircie, un questionnaire est accessible pour tous ceux et celles qui se questionnent sur leurs comportements alimentaires. Je le répète bien souvent mais la ligne est TRÈS mince entre « sain » et « obsessif ». Pour ma part, je me suis préoccupée [peu de temps sainement] de mon alimentation et de mon retour à la vie sportive pendant quelques mois, le temps de l’automne, puis j’ai complètement perdu le contrôle en glissant vers l’obsession. À ce moment, il était trop tard.  L’alimentation, le sport et ma perte de poids devenaient mes principaux sujets de conversation et je désirais toujours plus [ou moins selon le sujet concerné] : bouger plus, manger moins, être plus mince... Je me croyais en contrôle mais je ne l’étais pas, en fait. C’est à ce moment que la Maison l’Éclaircie a joué un grand rôle dans ma vie et au bon moment de celle-ci.

Et le rétablissement, lui? Il est possible et il faut y croire, bien qu’il peut s’échelonner sur plusieurs mois, plusieurs années et être parsemé d’obstacles. Selon moi, un bon entourage aide considérablement une personne à se sortir de l’emprise du trouble alimentaire. De là ma mission de vous sensibiliser, chers lecteurs.

Saviez-vous que les troubles alimentaires sont reconnus comme une problématique de santé mentale dans le DSM-5 (version française : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) ? Le moment parfait de faire un #BellCause, pour la journée du 25 janvier où Bell Cause pour la cause se donnait et NOUS donnait la mission de lutter contre la stigmatisation entourant la maladie mentale. Que veut dire « stigmatisation »? Dans mes mots, je dirais que c’est l’action de rendre négatif, inférieur, de rejeter ou de mettre à l’écart. Et, dans ma tête à moi, cette définition ne colle pas du tout aux troubles mentaux. Ça m’exaspère de constater qu’en 2017 certaines personnes se croient encore indestructibles et à l’abri de la dépression [exemple flagrant] ou de toutes autres difficultés de ce genre. Je me souviendrai toujours la première fois où une personne m’a dit : « t’as juste à manger, c’est pas compliqué ! ». Effectivement, ce n’est pas compliqué de manger sauf quand le cerveau laisse croire le contraire sur ce qui suit l’action de s’alimenter. Bref, je pourrais me révolter encore longtemps..

J’en viens plutôt au moment VERT de ma chronique, le « timing » parfait pour vous parler plus en détails de la semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires. Elle se tiendra du 1er au 7 février prochain. Au Québec, cet événement est orchestré par ANEB (Anorexie et Boulimie Québec) et par la Maison l’Éclaircie, en collaboration avec des partenaires relevant du milieu communautaire, privé et hospitalier. L’objectif de cette semaine est de sensibiliser la population à la maladie et à ses enjeux. Pour se faire, des textes et des outils promotionnels et éducatifs sont mis à disposition et plusieurs activités sont organisées dans différentes régions. Tout le contenu est accessible via le site web de la semaine de sensibilisation en cliquant ICI. De plus, pour les lecteurs de la région de la Capitale-Nationale et des alentours, vous pouvez prendre connaissance des activités organisées par la Maison l’Éclaircie en cliquant ICI.

« L’obsession détruit, l’équilibre nourrit » - slogan de la semaine de sensibilisation.

21 janvier 2017

La routine des résolutions

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En début d’année, bon nombre de gens veulent modifier leurs habitudes de vie : faire du sport, mieux manger, perdre du poids, arrêter de fumer… Les classiques typiquement 1er janvier ! Je me suis intéressée à l’origine de cette fameuse habitude. Parce que, oui, je « boycotte » ça, moi, les résolutions, et j’ai des raisons de le faire [j’aurai l’occasion de vous en reparler]. Pour reprendre les écrits d’une journaliste : « […] les humains n’ont pas moins de 4000 ans de résolutions derrière la cravate » ¹. Effectivement, 2000 ans avant Jésus-Christ, à l’arrivée du printemps, les Babyloniens faisaient des promesses aux dieux en échange d’une bonne année et de blé à flatter. Quelques siècles plus tard, à l’époque de la Rome Antique, c’est Jules César qui créa un calendrier et qui décida que janvier serait le premier mois de l’année, le « timing » parfait pour terminer et recommencer dans l’optique de s’améliorer. Par contre, c’est seulement en 1552, au Moyen-Âge, que ce concept a été officialisé avec le calendrier grégorien, celui que nous utilisons aujourd’hui. Tout ça pour dire que « prendre » une résolution ne date pas d’hier, on a bien appris !

La partie qui m’intéresse le plus, c’est les conséquences qu’amène la prise de résolutions. D’abord, à quoi ça sert de prendre une résolution le 1er janvier (ou à n’importe quel autre moment) ? : faire un bilan, améliorer sa qualité de vie, se motiver, changer? À mon avis, peu importe la raison, s’imposer une résolution est synonyme de contrôle et, dans mon vocabulaire à moi, contrôle est synonyme de perte de contrôle. Pour faire une parenthèse sur mon histoire, c’est au moment, dans ma vie, où je me sentais le plus en contrôle que je l’étais le moins. Et voulez-vous connaître l’origine de mon histoire? : deux résolutions que j’ai décidé de prendre un matin du mois de septembre. Voilà pourquoi je « boycotte » les résolutions. D’ailleurs, j’aime bien les paroles de Pierre Brassard, qui les définit à sa façon. Il affirme que : « […] la résolution est une bête sournoise qui s'agrippe à vous et qui, dès la moindre défaillance de votre part, attend le moment précis où la valve de la CULPABILITÉ (carburant de base du judéo-chrétien) se rend disponible pour lui en souffler un surplus jusqu'à l'éclatement du sujet en sanglots. » ² . À mon humble avis, ce processus peut amener stress, anxiété, désir [obligation] de performer, non-respect de ses limites, insatisfaction, sentiment d’échec, déception, culpabilité et, pour l’avoir vécu [parce que quand j’ai une idée en tête je ne l’ai pas dans les pieds] la pression qu’une personne peut s’imposer à vouloir surmonter ces sentiments désagréables peut mener à l’excès et à une perte d’équilibre considérable, autant sur le plan physique que psychologique. Il faut se poser la question : est-ce que je DOIS (verbe devoir) le faire parce qu’il le FAUT (verbe falloir)? Je m’inspire ici d’un texte ³ qui date de belle lurette mais qui me parle beaucoup, écrit par un psychologue [en plus!]. Ce dernier précise que « devoir » est une façon de se forcer la main à soi-même. C’est en quelque sorte un parallèle avec la notion de contrôle à laquelle je faisais allusion plus haut. Pour vous donner un exemple concret, il m’est arrivé souvent de me dire : « Ahhhhh ! Je dois aller au gym… Il faut que j’aille au gym… ». STOP ! Puis-je y aller parce que j’ai envi d’y aller? Et ne pas y aller si je n’ai pas le goût?

Cela m’amène à la dernière partie de ma chronique, le moment VERT où je vous dis : transformez vos résolutions en objectifs ! Un objectif réaliste qui naît d’un projet, d’une aspiration, d’un désir, d’un rêve. Envisagez des façons positives de vivre l’année à venir, dans le respect de vos besoins et de vos envies. Toujours dans l’optique de la croissance personnelle et de la satisfaction, plutôt que de prendre une résolution, pourquoi ne pas teinter l’année à venir d’un mot qui fait du sens pour vous et vous référer à celui-ci dans les moments ambivalents de votre vie. C’est ainsi que vos objectifs se réaliseront ! Le plus important c’est d’y croire, de l’écrire, d’y penser. Mon objectif pour 2017 : me choisir !